Comment en êtes-vous venue à la photographie ? Vous définissez-vous comme photographe ?
La photographie vernaculaire – notamment judiciaire et médicale – a formé mon regard. Je suis une artiste qui pratique la photographie.
Quels sont vos engagements dans votre pratique photographique ?
Je conçois mon travail comme un partage d’images. Déplacer le regard est ce qui m’anime, jusqu’à parfois, repenser nos mémoires douloureuses.
Est-il légitime de parler d’un regard de femme dans la photographie ? Vous sentez-vous concernée ?
Renvoie-t-on les hommes à leur “regard d’homme” ? Jamais, me semble-t-il. En quoi notre genre primerait plus que notre construction culturelle, sociale, familiale, politique… Être femme fait partie de mon identité au même titre que le reste.
Votre statut de femme a-t-il, ou a-il-eu, une influence sur votre statut d’artiste ?
Je dirais que j’ai eu conscience assez tôt qu’il me faudrait être d’autant plus opiniâtre et pugnace.
Vivez-vous de votre art ?
Je vis de mon travail depuis quelques années, j’enseigne également en école d’art.
Quels sont les auteur(e)s qui vous inspirent ? Parmi eux/elles, y a-t-il des femmes photographes ?
Il y en a tant. La découverte du travail de Hans-Peter Feldmann a libéré ma démarche photographique, les écrits de Claude Cahun ont invité l’écriture dans mon travail, Susan Sontag a forgé mon approche éthique des images.
Et toutes ces photographes de ma génération qui amorcent une nouvelle approche de la photographie, Constance Nouvel, Marina Gadonneix, Aurélie Pétrel, Estefanía Peñafiel Loaiza, Emmanuelle Fructus, Barbara Breitenfellner, Alexandra Leykauf, Clare Strand… et tant d’autres.