Jim Jarmusch

« Le surréalisme, influence centrale de Jim Jarmusch et qui fête son centenaire cette année, trouve une résonnance particulière dans le parcours qu’il a construit pour la foire. Sa sélection ouvre un dialogue entre le cinéma, la musique et l’image.»

Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo

Credits: © Josefina Santos

Jim Jarmusch et la photographie

Né à Akron dans l’Ohio, Jim Jarmusch est rapidement propulsé comme la nouvelle grande figure du cinéma indépendant dès son premier long-métrage Permanent Vacation (1980). Il gagne la Caméra d’Or au Festival de Cannes en 1984 avec son second film Stranger Than Paradise (1984) et réalise ensuite de nombreux films dans lesquels il brise les conventions établies : Dead Man (1995), Year of the Horse (1997), Broken Flowers (2005), et plus récemment Paterson (2016) ou The Dead Don’t Die (2019).

Jim Jarmusch entretient depuis plus de quatre décennies une relation profonde avec la photographie, qui imprègne son œuvre cinématographique. Notamment, il fut le fidèle ami de Robert Frank dont la foire célébrera le centenaire cette année. Il dira à son sujet avoir été « […] captivé par sa manière d’évoluer sans cesse, de détruire les schémas, les idées reçues dans lesquelles on aurait voulu enfermer son art, avec cette inclination permanente qu’il avait à remiser sa notoriété… » (Libération, 2019)

En parallèle de ses créations cinématographiques, Jim Jarmusch est un artiste plasticien. Pendant des années, il s’est adonné à la photographie et a créé des centaines de collages à partir de journaux. Ces collages sont réunis dans l’album Some Collages (Anthology Editions, 2021). Ses travaux ont été exposés à New York à la galerie James Fuentes en 2021, aux Rencontres de la Photographie d’Arles en 2023 et seront présentés l’année prochaine lors d’une exposition prévue avec la galerie James Fuentes à Los Angeles. 

Retour à la raison - 4 films de Man Ray Musique original de SQÜRL

De plus, Jim Jarmusch cultive une pratique de la musique avec son groupe de post rock d’avant-garde, aux côtés de Carter Logan, sous le nom de SQÜRL avec qui il rend cette année hommage à Man Ray. Retour à la raison reprend les 4 films de Man Ray mis bout à bout dans leur intégralité et liés par la musique de SQÜRL. Une avant-première du film aura lieu à Paris à l’occasion de Paris Photo.

Le Retour à la raison est le premier court-métrage réalisé par Man Ray, qui explore en 1923 le médium cinématographique dans la continuité de la peinture et de la photographie. Un siècle après, en 2023, SQÜRL, crée des musiques semi-improvisées sur les quatre chefs-d’œuvre de Man Ray - Le retour à la raison (1923), Emak-Bakia (1926), L’étoile de mer (1928) et Les mystères du château du Dé (1929).

Le film a été produit par Womanray qui s’est engagée dans le projet artistique et a pris en charge la restauration et la conservation des quatre films.

Credits: © Man Ray 2015 Trust / ADAGP, Paris 2023 / Womanray