A propos
Photographie expérimentale : des œuvres comme les autres ?
En partenariat avec le Collège International de la Photo.
Photographie élargie, augmentée, spatialisée, alternative, expérimentale, post-photographie…, les noms ne manquent pas pour caractériser les pratiques hors normes de la photographie aujourd’hui. Mais comment appréhender les axes de création des « artistes-chercheurs » qui se saisissent du médium ? Peut-on d’ailleurs parler de « régénération » de la photographie à l’heure où la matérialité concurrence la virtualité des images ?
Alice Pallot, Pique solaire, from the series Algues maudites, red bloom, 2024 - Courtesy The Eyes
Avec
David de Beyter
Davide de Beyter (1985, F) est artiste photographe. Son approche de la photographie est à la fois conceptuelle et documentaire. Il développe des projets photographiques, vidéo et sculpturaux, présentés en exposition sous forme d’espace immersive. Il est représenté par la galerie Bacqueville et son travail publié aux éditions RVB Books.
Credits : © Alexis Gicart
Constance Nouvel
Constance Nouvel, diplômée de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, développe depuis 2010 un ensemble d’œuvres photographiques qui évoluent dans un langage plastique et expérimental. Sa recherche part d'images de paysages réels ou factices qu’elle capture lors de voyages improvisés. Elle les manipule par les gestes simples de la photographie, en provoquant volontairement quelques déplacements formels, variations d’échelles ou jeux optiques. Ses œuvres s’étendent dans l’espace où elle s’aide de l’architecture, de la lumière et du dessin comme autant d’outils de réflexion. Chaque image devient alors un fragment de décors qui nous détourne du réel et sème le trouble : que voit-on, que comprend-on ? Initiée au processus de l’image argentique, elle conçoit des images qui s’élaborent et se construisent dans le temps, et ses œuvres suscitent des déplacements physiques et mentaux qui invitent à réfléchir à l’acte de regarder.
Son travail a notamment été présenté au Centre Pompidou-Metz (2024, 2023), au Jeu de Paume (2022) et aux Rencontres d’Arles dans le cadre du Prix Découvertes (2017). En 2019-2020, elle a reçu le soutien de la Fondation des Artistes et de la Région Ile-de-France (dispositif foRte) pour la réalisation d’un cycle de trois expositions - Atlante, Solstice, Réversible - à la Galerie In Situ (2019), au centre d’art Le Point du Jour (2019) et au Centre Photographique d’Île-de-France (2020), prenant la forme finale d’un livre intitulé DIAPORAMA, édité par Le Point du Jour en 2020. En 2023, elle est la cinquième lauréate du Prix de la Maison Ruinart donnant lieu à une résidence et un travail photographique intitulé Mirées. Depuis 2016, elle collabore avec la Galerie In Situ - fabienne leclerc avec qui elle a réalisé sa dernière exposition personnelle, Jour double (2023).
Credits : © Alexandre Guirkinger
Alice Pallot
Alice Pallot (FR, 1995), vit et travaille entre Paris et Bruxelles (FR/BE). En 2018, elle est diplomée de L’ENSAV La Cambre (Bruxelles, BE). Son travail questionne l’impact des activités humaines sur l’environnement à travers la valorisation de recherches scientifiques. En 2022, elle participe à la Résidence 1+2, une résidence faisant dialoguer la photographie et les sciences. Durant l’année 2023, elle montrera le projet « Algues maudites, a sea of tears » dans 19 expositions en Europe dont les Rencontres d’Arles durant La Nuit de l’Année ainsi que lors de la Biennale Photo Climat à Paris. En avril 2024, Alice Pallot est lauréate des RJPI, Villa Perochon et du prix Nouvelles écritures de la photographie environnementale avec la Gacilly et Leica. À partir d’octobre 2024, la Maison Européenne de la Photographie (MEP) accueillera le projet « Algues maudites » dans une grande exposition collective « Science/Fiction. Une Non-Histoire des Plantes » à Paris. En novembre 2024, les différents volets de « Algues maudites » feront l’objet d’une exposition à la galerie Leica à Paris en collaboration avec l’Agence Spatiale Européenne et le livre Red Bloom sera édité par la maison d’édition The Eyes. Le nouveau volet de Algues maudites sera présent à Paris Photo en solo show avec la galerie Hangar.
Credits : © Quentin Chevrier
En conversation avec
Evelyn Cohen
Evelyne Cohen est rédactrice en chef pour la revue Le Grand Tour. Diplômée de Paris 1 Panthéon Sorbonne en histoire de l’art et de EM Lyon Master of management, elle a d’abord travaillé une dizaine d’années dans les industries de la mode et du luxe avant de reprendre ses études en histoire de l’art. Spécialisée en histoire de la photographie, elle mène des projets d’expositions sur la photographie contemporaine et est membre du Collège International de la Photographie.
Michel Poivert
Michel Poivert est Professeur d'histoire de l'art à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, où il a fondé la chaire d’histoire de la photographie, il est critique et commissaire d'exposition. Il a notamment publié Brève histoire de la photographie, essai (Hazan, 2015) La photographie contemporaine (Flammarion, 2018), Les Peintres photographes (ed. Mazenod, 2017), 50 ans de photographie française de 1970 à nos jours (Textuel, 2019), Contreculture dans la photographie contemporaine (Textuel, 2022). Il a notamment organisé les expositions « L’Événement, les images comme acteur de l’histoire » (Jeu de Paume à Paris,2007), « Gilles Caron Paris 1968 » (Hôtel de Ville, Paris, 2018) et récemment « La photographie française : une métamorphose 1968-1989 » au Pavillon populaire de Montpellier (2022-23). En 2018, il a fondé le projet du Collège international de photographie dédié à la transmission et à l’expérimentation des savoir faire photographiques. Michel Poivert est Officier des Arts et des Lettres.
Credits : © Patrick Le Bescont